Carrosserie sur mesure dessinée par Paul Ostruk Inc.
Châssis N° 56544
Moteur N° 56544 AI
-Rare livraison américaine pour cette Minerva
-20 000 miles d'origine, croit-on
-Soigneusement entretenue, restauration ancienne
-Longtemps en possession du même propriétaire
Se remettant doucement de l'occupation allemande, Minerva recommença à construire de grandes et luxueuses automobiles dans les années 1920 et connut un succès considérable aux Etats-Unis où elle trouva la faveur des vedettes de cinéma, des politiciens et des industriels. Une des clés de ce succès était Paul Ostruk de New York qui tenait une grande agence de la marque, au sein de sa société The Consolidated Foreign Motor Car Co. à la fin des années 1920.
Emigré tchèque arrivé en Amérique en 1908, il avait rapidement appris l'art de la carrosserie et les goûts et les caprices d'une riche clientèle. Alors qu'il travaillait chez le carrossier A.T. Demarest, il rencontra et fit plus tard équipe avec Emerson Brooks. Brooks était un styliste respecté qui travaillait chez un autre éminent carrossier, J. M. Quinby & Co, et était également le trésorier de l'Automobile Club of America, l'institution New Yorkaise qui avait été créée au début des voiture hippomobiles et comptait les plus grands et les meilleurs parmi ses membres. Brooks avait un excellent carnet d'adresse et le partenariat était solide car il avait accès à l'élite pour les ventes tandis que Paul Ostruk s'occupait de la manufacture de leurs automobiles.
Les premières activités du tandem Brooks-Ostruk consistaient essentiellement à prendre des châssis Pierce-Arrow ou Packard et à fabriquer des carrosseries d'allure plus européenne, habillant même souvent les radiateurs de motif de leur cru. La recette était plutôt populaire dans un milieu de surenchère individuelle et quand leurs voitures dotées de carrosseries sur mesure firent leur début au Salon de New York elles se vendaient des sommes considérables.
Suite à cette expérience, Ostruk se rendit compte qu'il pouvait acheter des châssis Minerva pour un prix plus raisonnable, comparé aux prix de certaines marques américaines concurrentes, et lorsqu'elles étaient habillées des carrosseries qu'il créait, elles s'avéraient très populaires auprès de sa clientèle. L'allure sans complexe des Minerva, avec leur phares et leur déesse Art Déco sur le radiateur ont du faire de l'effet dans la haute société de la côte est ! Cela donna naissance à une agence Minerva, jusqu'à ce que la dépression arrive et mette fin aux deux sociétés. En 1923 la coexistence avec Brooks avait pris fin et Ostruk fonda Paul Ostruk & Co, New York.
Préfigurant les fameuses huit cylindres AL, la majorité des Minerva Ostruk étaient construites sur les plus puissantes six cylindres, comme l'AF présentée ici avec son moteur de 5 343 cm3. Sa plaque de carrosserie affiche fièrement « Custom Coach Work Especially Designed for Paul Ostruk Co Inc., New York, USA », mais ce que cache ce libellé c'est qu'à l'époque, la plupart de ses carrosseries étaient fabriquées chez quelques-uns des meilleurs carrossiers de la région de New York. Firstly Locke & Co. puis plus tard Raymond Dietrich et l'usine LeBaron de Tom Hibbard. Sans surprise, elles intégraient le dernier cri en termes de styles et étaient de la plus haute qualité.
Jacques Vander Stappen a acheté cette AF à Seymour Rappaport de Teaneck, dans le New Jersey il y a environ 30 ans en mai 1988, comme il est précisé dans le très complet dossier de correspondance fourni avec la voiture. Lors de la vente, M. Rappaport écrivit à l'acheteur « la voiture affiche 17 000 miles d'origine, a été conduite seulement par un chauffer (sic) la première année et ensuite seulement par moi ». Il ne précise pas de qui le chauffeur était l'employé, mais il devait ressemblee en tout point à l'un des clients typiques d'Ostruk qui l'avait probablement délaissée après un modeste kilométrage pour passer à une autre marque automobile de prestige.
M. Rappaport semble avoir été propriétaire de la voiture dans les années 1970, un ancien titre le cite déjà comme propriétaire en 1973 et une photo le montre la sortant d'un garage où elle avait apparemment sommeillé pendant plus de 40 ans. Une note au dossier détaille un dommage sans importance sur le panneau de custode, dû à une fuite d'eau dans le toit du garage, comme étant la plus grosse réparation lors de la restauration de la voiture. Au cours de cette restauration, la livrée deux tons de la voiture dans laquelle elle avait été trouvée fut reprise, la rendant à sa gloire passée des années 1920. Après la restauration et en possession de ces deux derniers propriétaires, le kilométrage était passé à 20 000 miles, toujours bien modestes, selon ce qui était affiché au compteur.
Aux mains de M. Vander Stappen, la voiture a continué d'être choyée et montrée dans son musée privé bien qu'au cours des dernières années elle n'ait pas été régulièrement utilisée et devra être remise en route soigneusement avant tout usage routier.
Clairement inspiré de la carrosserie européenne de l'époque, avec des similitudes évidentes avec les AL de D'Ieteren de la même collection, l'interprétation américaine par Paul Ostruk de ce style en fait un régal automobile pour les yeux. Les détails particulièrement attrayants de la voiture sont le tableau de bord en aluminium poli, les poignées de portes martelées et les accessoires soignés. Son compartiment arrière dispose de strapontins dissimulés derrière des panneaux de marqueterie et une pléthore de boiseries et de garnitures entouré de la plus élégante des selleries de tissu gris.
Aux mains de son nouveau propriétaire, elle sera certainement bien accueillie dans tous les concours d'élégance d'Europe ou d'Amérique.
1926 Minerva Model AF Town Car
Custom Coachwork designed by Paul Ostruk Inc.
Chassis No. 56544
Engine No. 56544 AI
•Rare American delivery Minerva
•Believed to have covered only 20,000 miles from new
•Carefully maintained older restoration
•Long term ownership
Swiftly back on its feet following the German occupation, Minerva returned to making large, luxurious motor cars and in the 1920s enjoyed considerable success in the United States where it found favour with film stars, politicians and industrialists alike. One key component of that success was Paul Ostruk of New York who maintained a strong agency for the marque as part of his 'The Consolidated Foreign Motor Car Co.' in the mid to late 1920s.
A Czech émigré who had arrived in America in 1908 he quickly learned both the craft of coachbuilding and the tastes and whims of the wealthy. While working at the coachbuilder A.T. Demarest he met with and subsequently teamed up with Emerson Brooks. Brooks, was a respected designer for another prominent coachbuilder, J. M. Quinby & Co, he was also the treasurer for the Automobile Club of America, the New York institution which had begun its days in the infancy of the horseless carriage and could count the great and the good among its membership. Brooks was extremely well-connected and the partnership was well founded for he could tap the elite for sales while Paul Ostruk would organise hand tailored coachwork for their cars.
Early activities by the Brooks-Ostruk company commonly consisted of taking Pierce-Arrow or Packard frames and building bodies of a more European flavor for them, even disguising the radiator with their own design. It was a recipe which was rather popular in the inevitable culture of one-upmanship, and when their custom bodied cars debuted the New York Auto Salons they sold for considerable premiums.
With a background of these concepts, Ostruk also found that he could acquire Minerva chassis for relatively favourable terms compared with some of their American contemporaries, and when clothed with the coachwork he organised they too proved rather popular with his clientele. The unashamedly bold stance of the Minerva, with its Art Deco beacon of a Goddess on its radiator must have cut quite a dash in East Coast high society! Ultimately this would lead to an agency for Minerva, until the depression set in and challenged both companies. By 1923 the coexistence with Brooks had run its course, and Ostruk would form Paul Ostruk & Co, New York.
Predating the famed eight cylinder AL, the majority of Ostruk Minervas were built on the largest horsepower six cylinder cars, such as the AF presented here, with its 5,343cc power plant. Its coachbuilding plate proudly proclaims 'Custom Coach Work Especially Designed for Paul Ostruk Co Inc., New York, USA', but what this disguises is the fact that by this time most of his coachwork was being handcrafted at some of the finest coachbuilders in the New York area. Firstly Locke & Co. and later with Raymond Dietrich and Tom Hibbard's LeBaron plant. Not surprisingly they incorporated the latest in design styles and were of very high quality.
Jacques Vander Stappen purchased the AF from Seymour Rappaport of Teaneck, New Jersey roughly 30 years ago in May 1988, as detailed in the extensive file of correspondence with the car. On its sale Mr. Rappaport wrote to its buyer stating "The car has 17,000 original miles, was driven only by a chauffer (sic) for the first year and thereafter only by me". He did not record whom the chauffeur's master was, but it was likely one of Ostruk's typical high-brow clients, who perhaps laid it up after that modest mileage and moved on to another upper crust automobile.
Mr. Rappaport's tenure would seem to have begun in the 1970s, as an old title document lists him as its keeper already by 1973 and photos depict him retrieving it from a garage where it may well have slumbered for more than 40 years. Notes on file detail minor water damage from the leaking garage roof to one rear quarter panel as the only more major aspect that required his attention when he restored it. In the rebuild the car's two tone grey livery that the car had been found in was replicated returning it to its former glory of the Roaring Twenties. Post restoration and through these two last owners that mileage has risen to a still modest 20,000 according to its speedometer reading.
In Mr. Vander Stappen's ownership the car has continued to be cherished and displayed in his private museum, albeit in recent times it was not regularly used and should be properly recommissioned before road use.
Clearly owing much to European coachwork of its day, and with marked similarities to the D'Ieteren AL in this same collection, Paul Ostruk's tailored American rendition of this style is an undeniably regal motorcar. Particularly appealing details of the car are its polished aluminium dashboard, and hammered door handles and trim pieces. Its rear compartment features occasional seating stowed behind marquetry panels, as well as a plethora of wooden cappings and trim all surrounded with tasteful mottled grey fabric upholstery.
In new ownership it would surely be welcomed to Concours lawns in Europe or America.